"Tout le monde savait" de Valérie Bacot

Nationalité de l'auteure : Française
Editions : Fayard (2021)
194 pages
Genre : Récit, Témoignage
Note : 10/10

Résumé/4ème de couverture
Tout le monde savait. Tout le monde se doutait. Beaucoup de gens avaient leur petite idée de ce qui pouvait m’arriver dans l’intimité du foyer. Les coups, la violence banalisée, les humiliations quotidiennes… Tous les invariables de cette vie qui n’en est pas vraiment une. Un jour, pour qu’il ne nous tue pas, je l’ai tué.
Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m’a plus jamais trouvée.
Je pense à mon procès. Ces cinq jours devant la cour d’assises de Chalon-sur-Saône, au cours desquels la société va me demander de raconter mon histoire. C’est encore un combat entre lui et moi.
Est-il possible qu’on me comprenne ? Vais-je être écoutée, ou entendue ? Est-il encore capable de me faire du mal, de m’envoyer finir ma vie en prison ?
Dès l’âge de douze ans, Valérie Bacot connaît la peur et l’emprise auprès de Daniel, son beau-père, son violeur, puis son mari et proxénète. Elle raconte ici sa vérité, celle de la tyrannie quotidienne et de l’abandon.

Mon avis
Ce récit est tout simplement horrible ! Non pas par l'écriture, mais par ce que cette femme a vécu. Comment peut-il encore exister des hommes tels que le mari de Valérie ? C'est insoutenable, monstrueux ! Ce témoignage sincère et poignant est indispensable et bouleversant. Il m'a retourné le ventre, et mon coeur de mère et de femme. L'auteure a su choisir des mots forts et percutants pour faire passer des messages. Il se lit vite, mais reste gravé en nous. A la lecture de ce récit, on passe par plusieurs émotions : la pitié face à Valérie, l'empathie face aux enfants, et une énorme colère et haine face à ce monstre et aux autres, "ceux qui savaient". Un récit nécessaire pour cette femme, et pour les autres.

Citation/extrait
"Par lâcheté, par faiblesse ou par indifférence, c'est plus facile de se faire comme si on ne voyait rien."
"L'emprise, c'est une dépossession de soi-même."
"Tout est de ma faute."

A très bientôt !